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Avent : Ne manquez pas ces deux (petits mais beaux) signes !

Signe, signifiant, signifié. Le signe est de l’essence même de la relation à autrui. Sans lui, pas de communication. Pas de littérature ni de musique. Pas de langage même, sous quelque forme que ce soit. Pas de vie humaine, donc, puisque de l’avis autorisé d’Aristote le langage est l’expression même de la sociabilité humaine.

Si le mot “religio” vient en partie de “relier”, il est justifié qu’il n’y ait pas non plus de religion sans signes. Signes “horizontaux”, destinés à la communauté des fidèles pour communiquer leur foi et exprimer leur communion. Signes “verticaux” aussi, pour traduire la dévotion, la piété, l’adoration, l’action de grâce ou l’offrande, tout l’humain se rencontrant à la croisée de ces deux dimensions, comme l’exprime, entre tous les signes, le signe de la croix exécuté entre les chrétiens. Ainsi que les Pères du concile de Trente l’avaient relevé, en particulier pour la liturgie eucharistique :

« La nature humaine est telle qu’elle ne peut facilement s’élever à la méditation des choses divines sans des aides extérieures. C’est pourquoi notre pieuse mère l’Église a institué certains rites, pour que l’on prononce à la messe certaines choses à voix basse et d’autres à voix plus haute. Elle a aussi introduit des cérémonies, telles que les bénédictions mystiques, les lumières, les encensements, les vêtements et de nombreuses autres choses de ce genre, reçues de l’autorité et de la tradition des apôtres. Par là serait soulignée la majesté d’un si grand sacrifice, et les esprits des fidèles seraient stimulés, par le moyen de ces signes visibles de religion et de piété, à la contemplation des choses les plus hautes qui sont cachées dans ce sacrifice. » (22ème session, 17 septembre 1562, chap. 5).

Le sacrement est un signe, le miracle est un signe. Dans l’Evangile, le “nouveau-né” lui-même est proposé à la découverte des bergers, à Noël, comme un signe (Lc 2,12), signe de contradiction (Lc 2,34). La charité est un signe : « A ceci – à ce signe – tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jn 13,35).

Le témoignage, encore, est un signe. Au cours des décennies passées, la frilosité, la lâcheté, la timidité, la peur de beaucoup, à commencer, bien souvent, de ceux à qui il incombait de se tenir en tête de colonne, flambeau à la main, a persuadé le grand nombre de ce que la foi catholique requérait discrétion et effacement, pour ne pas dire évanescence : pas de signe ostentatoire, pas de bruit ! Le signe chrétien était assimilé plus ou moins à de la provocation, à de l’intolérance à l’égard des autres, et cette idéologie rampante sévit toujours dans maintes écoles “catholiques”, on ne le sait que trop, où la philosophie des lumières, comme l’écrit Mgr Cattenoz, a supplanté l’esprit évangélique. De ce chef, pas de discours trop marqué, pas de processions, pas de vêtements cléricaux, pas même de croix, parfois !

Et puis le vent a commencé à tourner, grâces à Dieu, lentement, si lentement, mais sûrement, sous la puissance impulsion de Jean-Paul II : « N’ayez pas peur ! » Redressez-vous, levez le front, portez haut la Parole ! La procession est revenue, et l’adoration, et le chapelet, et avec eux le témoignage enfin décomplexé, chez nombre de jeunes, puisé dans cette certitude joyeuse qu’il n’est rien de plus beau que d’être chrétien et que « l'Évangile n'est pas uniquement une communication d'éléments que l'on peut connaître, mais une communication qui produit des faits et qui change la vie » (Benoît XVI, Encycl. Spe salvi, n° 2).

Alors, allons-y, nous aussi, de notre témoignage ! Le temps liturgique nous en offre deux occasions, toutes simples, au travers de deux signes très concrets.

Le premier est celui de la couronne de l’Avent. Il s’agit d’une ancienne coutume qui vient du XVIème siècle allemand. La couronne signifie le cycle liturgique qui reprend, la verdure signifie l’espérance, et les quatre bougies, que l’on allume successivement à chaque nouveau dimanche de l’Avent, signifient la lumière du Christ qui approche, et qui se fait de plus en plus vive à mesure que le temps liturgique nous achemine à Noël. Un petit catéchisme en miniature, pour la joie des petits et des grands, et un témoignage très simple pour ceux qui visitent votre foyer.

Le second est attaché à une grande fête très proche : celle de l’Immaculée conception, que l’Eglise prépare par une neuvaine. En l’honneur de la Vierge Marie, en laquelle le pape Paul VI voyait « un signe d’espérance assurée et de consolation devant le peuple de Dieu [...] en attendant la venue du jour du Seigneur ». La tradition populaire a instauré cette coutume, en particulier à Lyon, d’illuminer les fenêtres des maisons la veille de cette grande fête. Aujourd’hui, le dessèchement de l’incrédulité aidant, on n’appelle plus ça aujourd’hui que « la fête de la lumière »… Mais il n’appartient qu’à chacun de nous d’en faire autre chose ! Acheter quelques chandelles, voilà qui ne porte pas à la ruine, même en ces temps difficiles. Avec vos enfants, mettez-en une ou deux à chaque fenêtre à la tombée de la nuit, pour qu’elles y témoignent pour vous, et heureux êtes-vous si vous avez de nombreuses fenêtres !

Voilà deux petits gestes, deux petits signes, simples, à portée de tous, pour rendre témoignage de ce que la foi compte pour vous, aux yeux de tous. De ce qu’elle compte avant tout, et plus que tout dans votre vie, au point de l'illuminer. Quel symbole qu’une lumière qui brille dans la nuit, dans nos nuits !

BON ET SAINT AVENT A TOUS !

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I
Vous avez raison pour cet encouragement. Chez nous, nous faisons ça depuis deux ans et de fait nos voisins nous ont interrogé. Ca a permis des conversations, des échanges et je crois qu'ils ont cmpris en effet que notre vie chrétienne est associée à la joie. Pas une joie "comme ça", non, mais la joie d'aimer quelqu'un qui est Jésus et dont on se sait aimé. Bien à vous
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