Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La naissance de Jésus

Saint Luc qui s’est « informé soigneusement de tout depuis les origines » (Luc 1, 3) a décidé « d’en écrire l’exposé suivi » (ibid°.). Et une lecture attentive montre qu’aucun détail n’est pris au hasard. Aussi n’a-t-il pas commencé par le récit de l’Annonciation à Marie, et de la naissance de Jésus, mais par le récit de l’annonciation à Zacharie et de la naissance de Jean dit le Baptiste. Ce qui lui permettait d’insérer le récit de la Visitation de Marie à sa cousine Elizabeth, qui avait « conçu un fils en sa vieillesse… elle qu’on appelait stérile… car rien n’est impossible à Dieu » (Luc 1, 36-37). De plus, saint Luc donne des précisions qui nous permettent de fixer une chronologie précise, comme nous le verrons, et de comprendre comment l’ancienne Alliance est remplacée par la Nouvelle et Eternelle Alliance qui ne s’adresse plus simplement au peuple d’Israël mais au monde entier, comme dit Jésus dans ses dernières instructions aux Apôtres avant l’Ascension :

Luc 24
46 et il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait et ressusciterait d'entre les morts le troisième jour,
47 et qu'en son Nom le repentir en vue de la rémission des péchés serait proclamé à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.

Puis il ajoute :

Luc 24
49.  « Et voici que moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Vous donc, demeurez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la force d'en-haut. »

La Mission des Apôtres est universelle ; et, après l’Ascension, dans l’attente du Saint-Esprit, les Apôtres se mettent en prière au Cénacle, dans ce que l’on pourrait appeler « la première neuvaine de prière » de l’Eglise :

Actes 1
13 Rentrés en ville, ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient habituellement. C'étaient Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d'Alphée et Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques.
14 Tous d'un même cœur étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont MARIE MERE DE JESUS, et avec ses frères.

« Marie, Mère de Jésus », Mère du Sauveur, la « Lumière pour éclairer les nations », et donc Mère de l’Eglise (cf. la proclamation faite au Concile Vatican II), et MERE DE LA MISSION !


* * * * * * * * * * * * *

L’ANNONCIATION A ZACHARIE ET LA NAISSANCE DE JEAN-BAPTISTE

Luc 1

5 Il y eut aux jours d'Hérode, roi de Judée, un prêtre du nom de Zacharie, de la classe d'Abia, et il avait pour femme une descendante d'Aaron, dont le nom était Élisabeth.
6 Tous deux étaient justes devant Dieu, et ils suivaient, irréprochables, tous les commandements et observances du Seigneur.
7 Mais ils n'avaient pas d'enfant, parce que Élisabeth était stérile et que tous deux étaient avancés en âge.
8 Or il advint, comme il remplissait devant Dieu les fonctions sacerdotales au tour de sa classe,
9 qu'il fut, suivant la coutume sacerdotale, désigné par le sort pour entrer dans le sanctuaire du Seigneur et y brûler l'encens.
10 Et toute la multitude du peuple était en prière, dehors, à l'heure de l'encens.
11 Alors lui apparut l'Ange du Seigneur, debout à droite de l'autel de l'encens.
12 A cette vue, Zacharie fut troublé et la crainte fondit sur lui.
13 Mais l'ange lui dit : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été exaucée ; ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jean.
14 Tu auras joie et allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance.
15 Car il sera grand devant le Seigneur ; il ne boira ni vin ni boisson forte ; il sera rempli d'Esprit Saint dès le sein de sa mère
16 et il ramènera de nombreux fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu.
17 Il marchera devant lui avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener le cœur des pères vers les enfants et les rebelles à la prudence des justes, préparant au Seigneur un peuple bien disposé. »
18 Zacharie dit à l'ange : « A quoi connaîtrai-je cela ? car moi je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge. »
19 Et l'ange lui répondit : « Moi je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu, et j'ai été envoyé pour te parler et t'annoncer cette bonne nouvelle.
20 Et voici que tu vas être réduit au silence et sans pouvoir parler jusqu'au jour où ces choses arriveront, parce que tu n'as pas cru à mes paroles, lesquelles s'accompliront en leur temps. »
21 Le peuple cependant attendait Zacharie et s'étonnait qu'il s'attardât dans le sanctuaire.
22 Mais quand il sortit, il ne pouvait leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le sanctuaire. Pour lui, il leur faisait des signes et demeurait muet.
23 Et il advint, quand ses jours de service furent accomplis, qu'il s'en retourna chez lui.
24 Quelque temps après, sa femme Élisabeth conçut, et elle se tenait cachée cinq mois durant.
25 « Voilà donc, disait-elle, ce qu'a fait pour moi le Seigneur, au temps où il lui a plu d'enlever mon opprobre parmi les hommes ! »


Dans l’intervalle, Marie, informée par l’Ange de la prochaine naissance d’un fils à sa cousine Elizabeth, se rend auprès d’elle et elle y demeure quelque temps, trois mois

Luc 1

56 Marie demeura avec elle environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.
57 Quant à Élisabeth, le temps fut accompli où elle devait enfanter, et elle mit au monde un fils.
58 Ses voisins et ses proches apprirent que le Seigneur avait fait éclater sa miséricorde à son égard, et ils s'en réjouissaient avec elle.
59 Et il advint, le huitième jour, qu'ils vinrent pour circoncire l'enfant. On voulait l'appeler Zacharie, du nom de son père ;
60 mais, prenant la parole, sa mère dit : « Non, il s'appellera Jean. »
61 Et on lui dit : « Il n'y a personne de ta parenté qui porte ce nom ! »
62 Et l'on demandait par signes au père comment il voulait qu'on l'appelât.
63 Celui-ci demanda une tablette et écrivit : « Jean est son nom » ; et ils en furent tous étonnés.
64 A l'instant même, sa bouche s'ouvrit et sa langue se délia, et il parlait et bénissait Dieu.
65 La crainte s'empara de tous leurs voisins, et dans la montagne de Judée tout entière on racontait toutes ces choses.
66 Tous ceux qui en entendirent parler les mirent dans leur cœur, en disant : « Que sera donc cet enfant ? » Et, de fait, la main du Seigneur était avec lui.


Nous découvrons un couple "sacerdotal", Zacharie, prêtre, « de la classe d’Abia », et Elizabeth « descendante d’Aaron » : Zacharie. « Il y eut… un prêtre du nom de Zacharie, de la classe d’Abia » (1, 5). Nous savons encore que Zacharie était juste, et qu’il était avancé en âge (cf. 1, 6.7.)

Zacharie est prêtre ; « de la classe d’Abia ». Précision qui peut surprendre, car elle ne semble rien apporter de plus, sinon à montrer que saint Luc est bien informé. Mais saint Luc n’indique
- ni le nom du père de Zacharie,
- ni la tribu de Zacharie.

Il écrit tout simplement : « de la classe d’Abia », et s’il a retenu ce détail c’est que ce nom a une importance.

Abia, sous David, est l’auteur de la 8° classe des prêtres (I Chron 24, 10). Cette division en 24 classes sacerdotales intervint sous David. Il se fit aider de Sadoq et de Ahimélek (verset 3), alors qu’il avait agi seul pour la division des lévites. « Tels sont ceux qui furent enregistrés, selon leur service, en entrant dans le Temple de Yahvé, conformément à leur règle, règle transmise par Aaron leur père, comme le lui avait prescrit Yahvé, Dieu d’Israël » ( I Chron 24, 19).

Par cette précision « de la classe d’Abia », saint Luc indique ainsi clairement que Zacharie a Aaron pour père (au sens d’ancêtre) : c’est un descendant d’Aaron, lequel descend de Lévi. Alors que la mention « prêtre » restait générale (descendant de Lévi), la mention « de la classe d’Abia » insiste sur le fait que Zacharie, de race sacerdotale, est descendant d’Aaron et peut pénétrer dans le Saint des Saints dans le Temple de Jérusalem.

Saint Luc aurait donc pu écrire tout simplement : « (...) Un prêtre du nom de Zacharie, descendant d’Aaron » (cf. 1,5). Il ne l’a pas fait. La mention  « de la classe d’Abia » en effet est plus riche et revêt une double signification :

- elle indique sans conteste que Zacharie est descendant d’Aaron et souligne avec force son appartenance à la lignée d’Aaron ;
- mais elle fait remonter Zacharie à Aaron par Abia, contemporain de David sous lequel intervint la division en 24 classes.,David, l’ancêtre de Marie et de Jésus. Saint Luc veut nous dire quelque chose !

Par Abia en effet, saint Luc nous replace à l’époque de David : l’accent se déplace, pourrait-on dire, d’Abia sur David ; Abia s’efface en quelque sorte devant David qui répartit les prêtres en 24 classes, au nom de son autorité royale. Et Zacharie, prêtre descendant d’Aaron, le frère de Moïse, son lointain descendant, sera le premier à saluer le descendant de David en ces termes : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’il a visité et délivré son peuple, et nous a suscité une puissance de salut dans la Maison de David son serviteur » (1, 68). Jean-Baptiste, fils du prêtre Zacharie et d’Elizabeth sera appelé « prophète du Très Haut » (1, 76) ; il « précédera le Seigneur pour lui préparer les voies » (1, 76). Il déclarera lui-même : « Il importe que lui grandisse et que moi je disparaisse » (Jn 3, 30)

D’une manière infiniment discrète, saint Luc présente et oppose déjà, en ces deux scènes, deux Maisons : la Maison sacerdotale d’Aaron, qui salue et s’incline devant la Maison royale de David.

La mention  « de la classe d’Abia » est riche aussi d’une autre signification tout à fait inattendue, et apporte des lumières sur la date des deux naissances miraculeuses que raconte saint Luc dans les deux premiers chapitres de son évangile.

Luc précise que Zacharie appartenait à la classe sacerdotale d’Abia, et qu’il eut l’apparition de l’Ange Gabriel, « au tour de sa classe » : « Zacharie remplissait devant Dieu les fonctions sacerdotales. Il fut désigné par le sort pour entrer dans le sanctuaire du Seigneur et y brûler l’encens » (Luc 1, 8-9). Dans un tour immuable, les 24 classes sacerdotales devaient assurer le service liturgique au temple pendant une semaine deux fois pas an.

Mais quand se produisaient les temps de ce service ?

On ne le savait pas jusqu’à ces derniers temps. Or, utilisant des recherches faites par d’autres spécialistes, et travaillant surtout sur des textes trouvés dans la bibliothèque essénienne de Qumran, le Professeur Shamarjahu Talmon, qui enseignait à l’Université hébraïque de Jérusalem, est parvenu tout dernièrement (cf le commentaire de Vittorio Messori dans le « Corriere della Sera » du mercredi 9 juillet 2003) à préciser dans quel ordre chronologique se succédaient les 24 classes. La classe d’Abia, qui était la huitième, assurait le service au Temple deux fois par an, comme les autres classes. Et l’une de ces deux fois correspond à la dernière semaine du mois de septembre.

Il est à noter que cela correspond étrangement à une vielle tradition des chrétiens orientaux qui plaçaient entre le 23 et le 25 septembre l’annonciation faite à Zacharie. Et ces mêmes Eglises d’Orient célébraient la conception de Jean-Baptiste entre le 23 et le 25 septembre, et, au mois de mars, l’Annonciation à Marie.

Notons que l’Eglise a fixé l’annonciation au 25 mars, et donc la conception de Jésus le 25 mars, et sa Naissance neuf mois plus tard, le 25 décembre. Trois mois après l’Annonciation à Marie (puisque Elizabeth, déclare l’Ange à Marie « en est à son sixième mois, elle que l’on appelait stérile »), ces Eglises fêtaient en juin la naissance de Jean Baptiste.

Et ainsi, l’Eglise catholique fête l’Annonciation à Marie, le 25 mars, la naissance de Jean Baptiste le 24 juin, et la naissance de Jésus le 25 décembre.

Et tout cela, grâce à la mention « de la classe d’Abia
» !

Dans le plan de Dieu, il n’y pas de place pour le hasard ou la coïncidence. Jean-Baptiste naît le 24 juin, date à laquelle la lumière du jour commence à diminuer : « Il faut qu’il grandisse et que moi je diminue
» (« eum oportet crescere, me autem minui »). Jésus naît le 25 décembre, date à laquelle la lumière du jour commence à croître (« Je suis la lumière du monde : celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de vie » (Jean 8, 12). « Lumen ad revelationem gentium » s’exclamera le vieillard Siméon « lumière pour éclairer les nations » (Luc 2, 32), réalisation de la promesse faite par Dieu au prophète Isaïe :

Is 9
29:1 Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une  lumière a resplendi.

6 9:5 Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-éternel, Prince-de-paix,
7 9:6 pour que s'étende le pouvoir dans une paix sans fin sur le trône de David et sur son royaume, pour l'établir et pour l'affermir dans le droit et la justice. Dès maintenant et à jamais, l'amour jaloux de Yahvé Sabaot fera cela.


* * * * * * * * * * * *


LA NAISSANCE DE JESUS


Luc 2
1 Or, il advint, en ces jours-là, que parut un édit de César Auguste, ordonnant le recensement de tout le monde habité.
2 Ce recensement, le premier, eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie.
3 Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville.
4 Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David, qui s'appelle Bethléem - parce qu'il était de la maison et de la lignée de David -
5 afin de se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte.
6 Or il advint, comme ils étaient là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter.
7 Elle enfanta son fils premier-né, l'enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu'ils manquaient de place dans la salle.


Joseph monte donc de Galilée, de la ville de Nazareth, de laquelle ne peut sortir aucun prophète (cf Jean 1, 46), pour se rendre en Judée, à la ville de David appelée Bethléem « parce qu’il était de la ma maison et de la race de David ». Il va s’y faire inscrire AVEC Marie sa fiancée qui était enceinte.

Il n’est pas seulement accompagné de Marie pour aller faire recenser sa famille. Pourquoi d’ailleurs imposer sans raison un tel voyage à une femme sur le point d’accoucher ? Il monte ainsi de Nazareth à Bethléem pour se faire recenser AVEC Marie sa fiancée qui était enceinte. (Note : il ne monte pas avec Marie son épouse pour se faire recenser, mais il monte « de Galilée pour se faire recenser AVEC Marie sa fiancée » : le sens est bien différent).

Ainsi donc, Marie ne l’accompagne pas au titre d’épouse fidèle. Elle accompagne Joseph pour se faire recenser avec lui, ou mieux, en même temps que lui, à la ville de Bethléem, la ville de David ! Cela veut dire qu’elle était soumise elle aussi au recensement, non pas parce qu’elle était fiancée à Joseph, de la maison et de la lignée de David, mais parce que le recensement s’adressait à elle à un autre titre que celui de "fiancée" : elle doit se faire recenser, parce qu’elle est héritière de sa famille. Fille unique ou non, mais sans frères qui puissent continuer le nom, la lignée de leur père et maintenir l’héritage dans la famille, en tant que de descendante de David : elle appartenait elle aussi à la Maison de David.

Ainsi s’explique que Marie, fille héritière de Joachim et Anne, ait dû se faire recenser personnellement à l’occasion du recensement de Quirinius établi pour fixer le taux des impôts selon les biens de chaque famille. Son voyage à Bethléem, alors qu’elle était sur le point d’avoir un enfant ne peut trouver d’autre explication et d’autre justification qu’une justification légale, et non pas un motif sentimental, pour accompagner Joseph. Et Marie se rend « à la ville de David appelée Bethléem » (la « Maison du Pain » : « Je suis le Pain de Vie », dira Jésus), ville où se rend également Joseph « parce qu’il était de la maison et de la lignée de David ».
   
Ceci explique aussi que, étant fille héritière de Joachim et d’Anne, elle ait dû se fiancer dans sa propre famille, et se marier dans un clan de sa tribu paternelle, comme les filles de Célophédad (cf Nomb 36, 8).

C’est une réponse aux auteurs, même récents et bien connus, qui prétendent que Marie, étant parente d’Elizabeth, descendante d’Aaron, était elle aussi de race sacerdotale, et que Jésus rassemblait en lui les deux sacerdoces : prêtre lévitique, prêtre selon l’ordre de Melchisédech. Une absurdité. L’Ancienne Alliance, est remplacée par la Nouvelle Alliance : Jésus est prêtre non pas selon l’ordre lévitique, mais « dans l’ordre de Melchisédech », ce qui est tout à fait différent !

Le schéma suivant, plus précis que le précédent réfute à l’évidence cette thèse. Au couple "sacerdotal" Zacharie-Elizabeth, se substitue le couple davidique Joseph-Marie : Jean-Baptiste sera le prophète du Très-Haut qui précèdera le Seigneur pour lui préparer les voies (cf Luc 1, 76,). Et Jésus est bien ainsi fils de David selon la chair, par l’intermédiaire de Marie sa Mère, annoncé par les prophètes, et loué par Zacharie comme étant celui qui est venu :

Luc 1
77 pour donner à son peuple la connaissance du salut par la rémission de ses péchés ;
78 oeuvre de la miséricrodieuse tendresse de notre Dieu, qui nous amènera d'en-haut la visite du Soleil-Levant,
79 pour illuminer ceux qui demeurent dans les ténèbres et l'ombre de la mort, afin de guider nos pas dans le chemin de la paix. »



Dans cette optique, la décapitation de Saint Baptiste, prêtre descendant d’Aaron comme son père Zacharie, marque bien la fin du sacerdoce de l’Ancienne Alliance, qui laisse place au sacerdoce de la Nouvelle et Eternelle Alliance, le sacerdoce « secundum Ordinem Melchisedech » « dans l’Ordre de Melchisédech » : Jésus, Fils de David, Grand-Prêtre de la Nouvelle Alliance en son Sang.

Le récit de Saint Luc, nous donne en outre une autre précision chronologique, avec le recensement de Quirinius que l’on peut fixer selon toute probabilité aux environs de l’an 6 avant l’ère chrétienne (une erreur s’est glissée dans l’établissement du calendrier que nous suivons).
   
Jésus serait ainsi né le 25 décembre de l’an 6.

Cette nouvelle de la venue de Dieu sur terre ne pouvait rester cachée. Aussi des bergers de la région sont avertis en pleine nuit : la naissance se produit en effet dans la nuit, réalisant une prophétie du livre de la Sagesse, que la Liturgie reprend lors de la fête de Noël, et qui a été à l’origine de la Messe de minuit :

Sagesse 18
14 Alors qu'un silence paisible enveloppait toutes choses et que la nuit parvenait au milieu de sa course rapide,
15 du haut des cieux, ta Parole toute-puissante s'élança du trône royal, guerrier inexorable, au milieu d'une terre vouée à l'extermination. Portant pour glaive aigu ton irrévocable décret,


Lisons à présent le récit de l’annonce aux bergers :

Luc 2
8 Il y avait dans la même région des bergers qui vivaient aux champs et gardaient leurs troupeaux durant les veilles de la nuit.
9 L'Ange du Seigneur se tint près d'eux et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa clarté ; et ils furent saisis d'une grande crainte.
10 Mais l'ange leur dit : « Soyez sans crainte, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple :
11 aujourd'hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David.
12 Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche. »
13 Et soudain se joignit à l'ange une troupe nombreuse de l'armée céleste, qui louait Dieu, en disant :
14 « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre et paix sur la terre aux hommes qu'il aime »
15 Et il advint, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, que les bergers se dirent entre eux : « Allons jusqu'à Bethléem et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître. »
16 Ils vinrent donc en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche.
17 Ayant vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit de cet enfant ;
18 et tous ceux qui les entendirent furent étonnés de ce que leur disaient les bergers.
19 Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur.
20 Puis les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, suivant ce qui leur avait été annoncé.


Car Marie avait été la première, avec Joseph, à voir Dieu d’une manière réelle et tangible, Le Verbe de Dieu Incarné, le Pain de Vie, qu’Elle avait porté pendant 9 mois dans son sein. Il restait maintenant à lui donner un nom, celui indiqué par l’Ange à Marie et à Joseph, « Jésus », « Dieu sauve » :

Luc 2
21.  Et lorsque furent accomplis les huit jours pour sa circoncision, il fut appelé du nom de JESUS, nom indiqué par l'ANGE avant sa conception.

L’annonce faite au prophète Isaïe (7,14) s’accomplissait, comme le note saint Mathieu :

22 Or tout ceci advint pour que s'accomplît cet oracle prophétique du Seigneur :
23 Voici que la VIERGE concevra et enfantera un fils, et on l'appellera du nom d'Emmanuel, ce qui se traduit : « Dieu avec nous ».


Là aussi, la réalité dépasse l’espérance : ce n’est pas seulement « Dieu avec nous », mais le nom qui lui est donné par Dieu indique sa Mission précise : « Dieu sauve ».

Grâce à Marie, Dieu est avec nous, mais Dieu fait homme pour sauver tous les hommes. Et Marie est sa Mère, Elle est la Mère du Sauveur, et elle devient ainsi la Mère de la Mission, mission universelle de salut, dont les bergers sont les premiers témoins, en tant que membres du peuple élu, choisi par Dieu pour apporter le salut à tous les hommes, comme il l’avait annoncé à Abraham : « En toi seront bénies toutes les nations ».

Mgr Jacques MASSON



Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article