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Mercredi des Cendres [I]

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« Memento homo quia pulvis es, et in pulverem reverteris »

Homme, souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière

 

Le Mercredi des Cendres marque l’entrée officielle en Carême et dans le cycle pascal. Il peut tomber n’importe quel mercredi entre le 4 février et le 10 mars, en fonction de la date de Pâques.


Pourquoi le «Mercredi « des Cendres » ? Nous devons revenir à la Parole de Dieu, et notamment aux premiers chapitres de la Genèse, qui nous racontent la création de l’homme et de la femme, et le péché des origines, le péché de nos premiers Parents.


Le chapitre premier de la Genèse nous donne le récit de la création du monde, et, le sixième jour, de l’homme et de la femme, sommets et chefs-d’œuvre de la création :


Genèse, chapitre 1°

26. Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu'ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre.

27. Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa.

28. Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre.

29. Dieu dit : Je vous donne toutes les herbes portant semence, qui sont sur toute la surface de la terre, et tous les arbres qui ont des fruits portant semence : ce sera votre nourriture.

30. A toutes les bêtes sauvages, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui rampe sur la terre et qui est animé de vie, je donne pour nourriture toute la verdure des plantes et il en fut ainsi.

31. Dieu vit tout ce qu'il avait fait : cela était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : sixième jour.

 

Dieu vit ce qu’il avait fait : cela était très bon. Ces paroles concernent tout particulièrement l’homme et la femme qui, à la différence de tout ce qui a été créé par Dieu, est un être spécial. Créé à l’image de Dieu, il possède en lui un rayon de la vie même de Dieu, à la différence de toutes les autres créatures. Il est donc un être corporel, soumis aux lois de la nature, à la naissance, à la croissance, et au retour à la terre par la mort de son corps. Mais autre chose aussi.


L’homme, créé à l’image de Dieu, possède en lui la Vie même de Dieu, et n’est pas seulement un corps matériel, mais un « horizon » entre deux mondes », un être unique en son genre, et unique en tant que personne, corps et âme. C’est pourquoi Dieu veille spécialement sur celui qui est devenu son enfant : il lui donne pouvoir sur la nature, sur le monde créé, sur les plantes et sur les animaux, pour qu’il gouverne le monde selon les lois et l’ordre que Dieu y a placés. Et l’homme, créé à l’image de Dieu, créé avec un esprit d’intelligence reçoit de Dieu lui-même les « premiers Commandements ». Dans la délicatesse exquise de son amour pour l’homme, Dieu ne manque donc pas de lui donner les commandements, des ordres, des consignes, pour que sa vie soit conforme à ce qu’il a est, et qu’il puisse accomplir la mission que Dieu lui a confiée, en attendant, quand serait terminé son passage sur cette terre, qu’il soit en mesure de jouir immédiatement en plénitude de cette intimité qu’il avait déjà en partie au Paradis Terrestre.

 

Créature périssable, mais créé à l’image de Dieu, Dieu va prendre soin de son enfant, et se propose de le soustraire à la souffrance et à la mort qui est le propre de toute créature matérielle, en lui accordant ce que l’on appelle les « dons préternaturels » : dons qui n’étaient pas un dû, mais le fruit du respect de l’ordre établi par Dieu, dans le domaine matériel, moral et spirituel. Si l’homme sait respecter les lois de Dieu qui est Sagesse infini et dont toute la création est une merveille, au point qu’il juge lui-même que « cela était très bon », il ne connaîtra pas la mort, la corruption, et passera directement, corps et âme, de ce monde à la Maison du Père.

 

Le Livre de la Sagesse nous le déclare avec une grande clarté, et c’est la Parole de Dieu :


Sagesse, chapitre 1°

12. Ne recherchez pas la mort par les égarements de votre vie et n'attirez pas sur vous la ruine par les œuvres de vos mains.

13. Car Dieu n'a pas fait la mort, il ne prend pas plaisir à la perte des vivants.

14. Il a tout créé pour l'être; les créatures du monde sont salutaires, en elles il n'est aucun poison de mort, et l'Hadès ne règne pas sur la terre;$

 

Sagesse’, chapitre 2°

23. Oui, Dieu a créé l'homme pour l'incorruptibilité, il en a fait une image de sa propre nature;

24. c'est par l'envie du diable que la mort est entrée dans le monde ils en font l'expérience, ceux qui lui appartiennent!

 

Dans ces deux passages, Dieu nous révèle son plan, le destin qu’il nous offre ; et il nous révèle surtout l’Ennemi, l’Adversaire qui voudra enlever la vie à l’homme créé à l’image de Dieu, le DIABLE. Et le don le plus précieux que Dieu ait pu faire à l’homme c’est celui de la Vie, de sa propre Vie. La perdre, serait un drame pour Adam et Eve, et pour tous leurs descendants.

 

Et c’est le Diable, précisément, que l’on trouve près d’Adam et d’Eve, aussitôt après leur création, sous forme du Serpent. Il flatte, il jette le doute, il promet l’immortalité, il ment, selon ses méthodes qui n’ont pas changé depuis, car il est le Menteur par excellence, l’Ennemi de l’homme créé à l’image de Dieu, le Pervers et l’Immonde, « le lion rugissant qui rôde autour de nous cherchant qui dévorer ».

 

Avec Adam et Eve, il parvient à ses fins. Et alors, tout est changé, tout est différent : l’homme qui conversait avec Dieu dans le Paradis Terrestre à la brise du soir, se cache de Dieu, car le péché l’a transformé radicalement, en profondeur , il l’a détruit, il l’a dépouillé de tous les dons que Dieu lui avait accordés : il est nu, et il a honte de se présenter ainsi devant Dieu. Il a détruit surtout le rapport filial que Dieu avait placé entre Lui et Adam et Eve et leurs descendants. Désormais, l’homme ne pourra plus s’approcher de Dieu, et entrer dans son intimité : aussi est-il chassé du Paradis Terrestre, gardé par des chérubins à l’épée de feu.

 

Le Diable a-t-il fait échouer le plan de Dieu ? On pourrait le penser. Lisons plutôt l’intervention de Dieu et le châtiment

De chacun de ces trois protagonistes.

 

Au serpent Dieu déclare :

Genèse chapitre 3° :

14. Alors Yahvé Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela, maudit sois-tu entre tous les bestiaux et toutes les bêtes sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie.

15. Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t'écrasera la tête et tu l'atteindras au talon.

 

Non, le Dieu Tout-Puissant n’est pas vaincu : il vaincra : par une Femme et par sa descendance, qui écrasera la tête du Maudit.

 

Mais, ce qui a été détruit au plus profond de l’homme, le reste, jusqu’à ce que cette tête orgueilleuse soit écrasée définitivement à la résurrection finale. C’est pourquoi l’homme redevient une simple créature, il perd tous les dons préternaturels que Dieu lui accordait : il vivra dans un monde devenu hostile, marqué par la lutte, la souffrance, et surtout par la mort qui indique bien, par la séparation de l’âme et du corps, la séparation que le péché établit entre l’homme et son Dieu. Ce qui était le « Paradis Terrestre » devient alors « Une Vallée de Larmes ».

 

Genèse, chapitre 3° :

16. A la femme, il dit : Je multiplierai les peines de tes grossesses, dans la peine tu enfanteras des fils. Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi.

17. A l'homme, il dit : Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais interdit de manger, maudit soit le sol à cause de toi ! A force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie.

18. Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l'herbe des champs.

19. A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu'à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise.

 

Car tu es poussière et tu retourneras en poussière ! Grandeur et décadence, qui nous invitent à peser le poids du péché, de notre péché, de chacun de nos péchés, de mesurer comment chaque péché continue à nous détruire et à nous éloigner de Dieu, nous et le monde qui nous entoure. Mais se profile sans tarder la possibilité du salut, par la Femme et sa Descendance. Ce sera l’attente de tous les siècles, la demande incessante de pardon. non seulement par la prière, mais aussi par des gestes concrets, le sac comme vêtement, et la cendre qui évoque aussi le péché et la fragilité de l’homme (cf. Sagesse 15 10. Ezéchiel 28 ? 18. Malachie 3, 21), son regret du péché (cf. Judith 4, 11-15 ; Ezéchiel 27,30). Son regret du péché, mais aussi et surtout le pardon de Dieu devant ces actes d’humilité et de repentir, comme le montre le Livre de Jonas : Dieu envoie le prophète Jonas à Ninive pour lui dire : « Encore 40 jours, et Ninive sera détruite » en raison de son impureté et de sa dépravation, dont le cri est monté jusqu’au ciel. Les habitants de Ninive écoutent la parole de Dieu transmise par Jonas, et le Roi en personne proclame une pénitence générale :

Jonas, chapitre 3 :

1. La parole de Yahvé fut adressée pour la seconde fois à Jonas :

2. « Lève-toi, lui dit-il, va à Ninive, la grande ville, et annonce-leur ce que je te dirai. »

3. Jonas se leva et alla à Ninive selon la parole de Yahvé. Or Ninive était une ville divinement grande : il fallait trois jours pour la traverser.

4. Jonas pénétra dans la ville; il y fit une journée de marche. Il prêcha en ces termes : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite. »

5. Les gens de Ninive crurent en Dieu; ils publièrent un jeûne et se revêtirent de sacs, depuis le plus grand jusqu'au plus petit.

6. La nouvelle parvint au roi de Ninive; il se leva de son trône, quitta son manteau, se couvrit d'un sac et s'assit sur la cendre.

7. Puis l'on cria dans Ninive, et l'on fit, par décret du roi et des grands, cette proclamation : « Hommes et bêtes, gros et petit bétail ne goûteront rien, ne mangeront pas et ne boiront pas d'eau.

8. On se couvrira de sacs, on criera vers Dieu avec force, et chacun se détournera de sa mauvaise conduite et de l'iniquité que commettent ses mains.

9. Qui sait si Dieu ne se ravisera pas et ne se repentira pas, s'il ne reviendra pas de l'ardeur de sa colère, en sorte que nous ne périssions point ? »

10. Dieu vit ce qu'ils faisaient pour se détourner de leur conduite mauvaise. Aussi Dieu se repentit du mal dont il les avait menacés, il ne le réalisa pas.

 

Et ainsi, la coutume juive de se couvrir la tête de cendres, et, à l’origine, de se revêtir aussi d’un sac est passée chez les premiers Chrétiens comme signe de pénitence

 

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S
<br /> Je vous remercie pour votre article de grande qualité,je vais l'envoyer à un bon nombre de personnes qui ont besoin d'etre éclairé.Fraternellement en Christ.Brigitte<br /> <br /> <br />
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P
<br /> bon et saint carême !<br /> <br /> <br />
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