Grenelle de l'environnement

    Au risque de paraitre naïf, on peut se réjouir de l'organisation du "Grenelle de l'environnement" (ICI). Certes, c'est un grand spectacle médiatique, certes les arrières-pensées politiques ou "lobbyistiques" (c'est joli, non ?) ne sont pas bien loin, certes on peut craindre qu'une fois de plus la montagne n'accouche toujours des mêmes souris, de bonnes intentions pour un future lointain et une Nième nouvelle taxe aux effets bien virtuels sur l'environnement, mais bien concrets pour le porte-monnaie des citoyens...

    Il n'en reste pas moins que l'optimisme doit dominer, au moins jusqu'à ce que les décisions finales soient arrêtées.

Car, il est satisfaisant de voir un grand nombre d'intervenants tenter de coopérer et de réfléchir ensemble, là où habituellement leur intérêts bien compris les poussent à la confrontation et à l'intransigeance.

Car, il était indispensable que les questions aussi importantes et déterminantes de notre avenir proche soient enfin placées au centre du débat publique, des attentions médiatiques, et que les responsables politiques - toutes tendances confondues - acceptent de s'attaquer concrètement à ce problème. L'affichage politique auquel avait jusqu'alors donné lieu l'environnement, et notamment l'accaparement politique de l'environnement par un parti qui ne s'y intéressait en fait pas et n'a pas fait avancer ces dossiers, pour n'être préoccupé que par des querelles politiciennes et des sujets de société, avait plus nui à la cause environnementale qu'elle ne l'avait servie. Peut-être cette époque est-elle enfin révolue.

   Pour conclure, deux observations s'imposent.

D'une part, c'est sur des résultats concrets et des mesures effectives que l'on verra si, au-delà de cet effet psychologique de prise de conscience collective, le Grenelle de l'environnement sera utile et politiquement porteur ou n'était qu'un coup de bluff médiatique.

On verra, par exemple, si le ferroutage - dont on parle depuis si longtemps (mais dont on n'a jamais vu la réalisation, la SNCF allant même jusqu'à remplacer des trains par ... des cars et la SERNAM par des camions, pour encombrer et polluer les routes) ! - deviendra enfin réalité pour nous débarrasser d'une partie du transport très polluant par camions.

On verra si les transports publics vont enfin adopter des véhicules propres, au lieu de s'en prendre systématique aux particuliers qui ont des voitures dites polluantes, parce qu'ils ont besoin de place pour leurs enfants ! Etc, etc.

D'autre part, on peut regretter que l'Eglise de France ne se soit pas plus impliquée dans ce grand débat, dont le Saint-Père (cf. nos précédents articles) nous a rappelé l'importance. Les catholiques sont d'ailleurs peu représentés dans les six groupes de travail du "Grenelle de l'environnement". La CFTC est présente dans chacun d'eux, mais elle ne paraît pas juger l'événement suffisamment intéressant pour en parler sur son site internet. Et si la Confédération nationale des associations familiales catholiques est également présente, elle ne l'est que dans le groupe de travail concernant les modes de productions et de consommation durables.