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A lire et à recommander : le Livre noir de la Révolution française

On parlait autrefois - du temps que les Français aimer à lire des oeuvres de qualité - de ces bibliothèques en lesquelles on devait trouver tels et tels ouvrages qu'un honnête homme ne pouvait ignorer.

Parmi ces derniers, il conviendrai de ranger - et d'abord, évidemment, de lire avec attention - cet ouvrage qui vient tout juste d'être publié aux éditions du Cerf.

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La réaction première serait de dire que la Révolution française, c'est de l'histoire, rien que de l'histoire. Autrement dit du passé, rien que du passé. Rien qui vaille que l'homme pressé d'aujourd'hui s'y arrête encore au point d'y consacrer une lecture de près de 800 pages.

Et pourtant. On critique souvent en notre temps, et non à tort, la floraison voire l'inflation, maladive ou/et deséspérée, des rapports en tous genres qui viennent combler les vides de la réflexion politique. Mais ce temps de l'écriture et du diagnostic a aussi cet avantage : à défaut de savoir quoi faire du présent et a fortiori de l'avenir, il réfléchit sur le passé. Du moins dispose-t-il, en marge des idéologies dont se servent les pouvoirs en tous genres, d'hommes compétents qui, les progrès de la recherche aidant, sont capables de porter des regards riches et profonds sur notre histoire.

Celle-ci, sortant alors de la gangue des manuels scolaires et des conformismes intéressés, se trouve précieusement mise en lumière. Du coup, elle peut aussi remplir son rôle pédagogique à l'égard du présent. La connaissance du Moyen-Age, des croisades, de l'inquisition, de l'islam, de la colonisation ou du communisme, par exemple, en a largement profité, même si les conquêtes de ces connaissances demeurent pour beaucoup masquées par le conformisme, l'intérêt, le désintérêt ou la sottise.

Parler de "Livre noir" de la Révolution française fait inmanquablement penser à l'ouvrage écrit sur le "Livre noir du communisme". On n'est d'ailleurs pas étonné - au moins sous ce rapport - de trouver en notre nouvel ouvrage le nom de M. Stéphane COURTOIS. Cette rencontre livresque n'est pas un hasard, puisque la Révolution française est la mère des révolutions modernes, pour lesquelles elle a forgé les outils nouveaux du totalitarisme et de l'idéologie. Elle partage avec le communisme, selon la même veine généalogique, l'illusion de la création païenne d'un homme nouveau et de cieux nouveaux, et la désillusion consommée dans le crime et dans le sang.

A tous égards ce retour aux sources de notre monde moderne est éclairant. L'ouvrage, qui réunit pas moins de 45 contributions, fait le pont entre l'étude de la Révolution, de ses circonstances, de ses hommes ou de ses institutions et la réalité de notre propre monde et de ses soubressauts. Il s'ouvre par un article de Pierre CHAUNU sur la confiscation des biens d'Eglise qui marque, selon l'auteur, la consommation des noces bientôt sanglantes entre le pouvoir naissant et l'argent. L'histoire a montré qu'aucun divorce n'a jamais menacé cette union-là.

Voici la présentation de l'ouvrage, telle qu'elle est donnée au dos de ce livre.
Légitimes et glorieux, festifs et fraternels, fruits d'une « raison » attendue par les siècles : c'est ainsi que sont habituellement présentés les événements de ce qui fut aussi l'une des périodes les plus sanglantes de l'histoire, inaugurant tragiquement une succession de révolutions et de conflits qui marquèrent l'Europe jusqu'au milieu du XXe siècle.

Il est toujours dans l'intérêt d'une nation de faire briller quelques mythes fondateurs et dans l'intérêt de ceux qui ont pris le pouvoir de masquer la violence et l'arbitraire sur lesquels ils ont assis leur domination. Mais l'histoire ne s'écrit pas comme la mythologie, et son exigence de vérité ne devrait pas s'encombrer de visées utilitaristes.

Cet ouvrage n'entend pas « noircir » des faits qui témoignent par eux-mêmes. Cette violence inouïe – qui pourtant se réclamait des Lumières – produisit une onde de choc telle qu'elle devait s'étendre sur plusieurs générations. Elle entraîna avec elle, sur le phénomène révolutionnaire, toute une série d'œuvres et de réflexions critiques dont on dénie trop vite, souvent, la légitimité.


Collaborations :  Jacques  Alibert -  Pascale Auraix-Jonchière -  Michaël Bar-Zvi -  Henri Beausoleil -  Christophe Boutin -  Isabelle  Brancourt -  Jean-Pierre Brancourt -  Bruno Centorame -  Jean Charles-Roux -  Pierre Chaunu -  Stéphane Courtois -  Marc Crapez -  Dominique Decherf -  Jean Des Cars -  Ghislain de Diesbach -  Jean Dumaine -  Renaud Escande -  Bernard  Fixes -  Alexandre  Gady -  Jean-Charles Gaffiot -  Jean-François Galinier-Pallerola -  Stéphane Giocanti -  Pierre Glaudes -  Jacques de Guillebon -  Fabrice Hadjadj -  Tancrède Josseran -  Philippe Lavaux -  Emmanuel Le Roy Ladurie -  Xavier Martin -  Frédéric Morgan -  Alain Néry -  Arnaud Odier -  Paul-Augustin d' Orcan -  Dominique  Paoli -  Jean-Christian Petitfils -  Jean-Michel Potin -  Pierre-Emmanuel Prouvost d'Agostino -  Frédéric Rouvillois -  Jonathan Ruiz de Chastenet -  Reynald Secher -  Jean  Sévillia -  Renaud Silly -  Rémi Soulié -  Jean Tulard -  Sarah  Vajda -  Jean de Viguerie -  Gregory Woimbée

 

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