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Aidons le Liban !


S’il est un pays sur le sort duquel il est difficile à un Français chrétien d’être indifférent, c’est bien celui du Liban, en raison des liens historiques, culturels et spirituels très forts qui existent avec les communautés chrétiennes de cette contrée. Il est difficile – il devrait l’être, en tout cas – à tout Français quel qu’il soit d’oublier aussi la mémoire de ces 58 parachutistes Français des 1er et 9ème RCP, qui ont été assassinés au petit matin du 23 octobre 1983, dans l’immeuble du « Drakkar », par des individus qui, non contents de tirer gloire de leur inhumanité, ne craignent pas d’affirmer, avec toute la sauvagerie dont ils sont capables, qu’elle serait agréable à Dieu.

 

De telles affirmations, pour un chrétien, sont d’une monstruosité sans nom. Le “Hezbollah”, auto-proclamé “Parti de Dieu”, ne craint pas, dans son drapeau, de brandir une AK 47 dans l’une des lettres mêmes qui expriment le nom de Dieu. Il était attribué à Baal, le dieu phénicien, de prendre plaisir et satisfaction aux sacrifices d’innocents, notamment de jeunes enfants. La Bible l’évoque dans le Livre de Jérémie, où Dieu se défend, en quelque sorte, d’être en rien dans de telles injustices (Jérémie, 19, 5). On a peine à seulement imaginer, à moins précisément d’avoir perdu tout sens de Dieu ou de renouer avec de tels dérèglements d’esprit, que l’on puisse prêter à Celui dont on est supposé ne pouvoir invoquer le Nom qu’avec un infini respect, des “sentiments” de haine, de mépris d’autrui, de domination terrestre, y compris contre ses propres frères ou coreligionnaires.

 

Lorsque M. Amine Gemayel reproche au Hezbollah, par les coups de force insurrectionnels qu’il mène contre le Liban pour le faire tomber sous son joug politico-religieux, de chercher à « ramener (le Libanais) des siècles en arrière », ce n’est pas seulement d’un point de vue politique qu’il faut l’entendre, mais aussi d’un point de vue religieux et du point de vue de la civilisation même.

 

Récemment, le Saint-Père a fait connaître qu’il était « extrêmement préoccupé par la situation du Liban où le marasme politique a entraîné une escalade verbale, maintenant suivie d’affrontements armés, avec leur cortège de morts et de blessés. Si la tension s’est relâchée, je me dois d’encourager les libanais à renoncer à une agressivité qui jetterait leur pays dans l’irréparable ». Le dialogue, ajoutait-il, « la compréhension et la recherche d’un compromis raisonnable sont la seule voie pour rendre au Liban ses institutions, et à sa population la sécurité nécessaire pour une vie normale et pleine d’espoir dans l’avenir ». Le problème est que l’on n’a jamais vu se dessiner de solutions raisonnables là où les interlocuteurs ne les souhaitaient pas.

 

Voilà des décennies que le Hezbollah milite pour instaurer une révolution iranienne au Liban, même si ses dirigeants actuels n’en font plus l’aveu comme l’avait fait en son temps le peu regretté cheikh Fadlallah. Après s’être vainement essayé à l’action politique plus ou moins pacifique pour tenter de s’imposer, le Hezbollah tente aujourd’hui d’arracher le pouvoir par la force et le coup d’Etat, selon des méthodes qui ne sont pas sans rappeler celles du communisme révolutionnaire. Comme l’a souligné encore M. Gemayel, les récents événements « font tomber le masque » – s’il était nécessaire ! En tournant ses armes désormais contre les Libanais eux-mêmes, comme pendant la guerre civile, le Hezbollah perd cette image qu’il s’était patiemment forgée contre Israël, à la faveur de l'aveuglement volontaire de beaucoup de pays, de défenseur du Liban contre l’étranger. Mais il est probable qu'il n'en a désormais cure. Servi par la sottise des Occidentaux, qui se plaisent à distinguer en lui une "branche politique" acceptable et une "branche armée" inacceptable, inféodé à l’Iran, comme nul ne l’ignore, et sans doute encore à la Syrie, il est à craindre que ce parti ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs.

 

Le Pape Jean-Paul II disait du Liban qu’il était « un message ». Le message d’une volonté constante de dépasser des clivages confessionnels ou politiques pour établir une société commune. Le pape Benoît XVI ajoute que « sa vocation (…) est d’être, au Proche-Orient et de par le monde, la preuve concrète de ce qu’il est possible aux hommes de vivre en paix ensemble ». Pour qu’il soit à la hauteur de cette vocation, Benoît XVI nous invite tous à prier Notre-Dame du Liban. C’est une prière à laquelle nous nous associons volontiers en ce 13 mai, nous souvenant qu’il y a 91 ans, Marie elle-même insistait pesamment auprès des enfants de Fatima, comme elle le fit à Pontmain, pour leur demander de prier pour la paix. « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Matthieu, 5, 9). Le “Parti de Dieu”, le voilà : celui des artisans de paix, de pardon, de respect et d’amour mutuel. Cette voie est autrement plus difficile, plus héroïque que celle qui consiste à démolir son prochain, parce qu’elle impose d’abord un combat et une victoire sur soi-même, sur ses égoïsmes, ses ambitions personnelles, ses courtes vues partisanes, ses tentations de domination sur les autres.

 

A nos chapelets donc ! Pour le Liban, et pour le monde !

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